Coucou !
Il y a une semaine, je participais à mon premier marathon dans notre belle capitale : le marathon de Paris édition 2016. L’émotion n’est toujours pas redescendue au moment où je vous écris. Je suis toujours sur un petit nuage, naviguant entre fierté et bonheur. Fierté, car franchir la ligne d’arrivée a été pour moi la concrétisation d’un challenge personnel. Et oui, je suis MARATHONIENNE et pourtant, il y a un an et demi, personne (même pas moi 😉 ) n’aurait parié que j’étais capable de le faire !
Avant de vous faire le bilan de ce weekend de course, je voulais partager avec vous ce qui m’avait poussé à m’inscrire au marathon de Paris. Ce challenge que je me suis lancée à moi-même m’a permis de mettre de l’ordre dans ma façon de vivre. Si je fais un rapide flash-back sur le début de l’année 2015, je vois des heures de boulot qui s’accumulent, ma santé qui se dégrade et mon médecin à deux doigts de m’arrêter pour surmenage…Réussir à courir mon premier semi-marathon en octobre 2015 m’a permis de remettre de l’ordre dans ma vie et de prendre soin de moi. En passant la ligne d’arrivée, je me suis dit “et après ?? prochain défi le marathon ?“. Pourquoi pas ?
Ma famille et mes amis ont du se dire que l’idée était loufoque (peut-être), que je ne mesurais pas l’entrainement qu’il me faudrait (sûrement) et je suis persuadée que certains se sont dit que j’abandonnerai avant le jour J. Et bien non, je me suis entrainée, j’en ai bavé et j’y suis arrivée ! Ma motivation ? Le bien-être que m’apporte le running, le défi sportif et surtout la fierté de pouvoir dire : je l’ai fait !
Et maintenant place au bilan de ce weekend magique !
J-2, retrait du dossard
Pour être parfaitement reposée et fraiche le Jour J, j’ai pris un jour de repos le vendredi. Ca m’a permis d’aller tranquillement chercher mon dossard le vendredi après-midi (et éviter la foule du samedi 😉 ) au Salon du Running au Parc des expositions (Portes de Versailles). Le retrait du dossard se fait en moins de 10 minutes. Tout est super bien organisé : un stand pour validé le certificat médical, un autre pour récupérer l’enveloppe du dossard et un troisième pour retirer le pack du marathonien ( un sac à dos et plusieurs goodies). J’ai deux heures pour profiter de tous les stands des équipementiers et des exposants avant de rejoindre le DubndiduCrew et Anne&Dubndidu pour un workout et une séance de running.
Photo publiée par @annedubndidu
En bonne runneuse, j’ai fait du repérage sur le stand de Kalenji et j’ai craqué sur un haut et un pull de chez YUJ. J’ai également retiré mon bracelet Asics qui m’indiquera mes temps de passage en fonction de mon objectif temps. Pratique pour ceux qui n’arrive pas à compter en courant 😛 . J’ai vraiment apprécié cet après-midi au Salon et la rencontre des Dubndidugirls.
J-1, le samedi
Journée de repos total en faisant une vraie grasse matinée. Le reste de la journée est consacrée à la préparation de ma tenue, de mes ravitaillements personnelles (Pom’pote et bananes séchées) que je vais répartir entre mes amis qui me soutiendront sur le parcours. Le soir, je fais un bon repas énergétique et je me couche vers 22h30.
Pour la tenue, j’ai choisi de porter uniquement des vêtements que j’avais déjà testé sur mes sorties longues. Sur 42 km, il ne s’agit pas de faire de la fantaisie et de porter le dernier t-shirt trop-mignon-dernier-craquage-zalando et d’avoir une couture qui gêne !
Le Jour J
Pour être franche, je n’ai pas très bien dormi. Trop d’excitation et d’inquiétude… Le réveil sonne à 6h30, j’ai prévu large par rapport au départ de mon sas (10h15) car je veux avoir le temps de passer à la consigne sans stresser. Julien, m’accompagnant sur quelques kilomètres à la fin du parcours, il n’aura que mes ravitaillements dans son sac à dos. Pour le petit déjeuner, je mange une portion de riz, un part de cake à la banane et une tasse de thé vert. Je prend bien soin en mettant ma tenue de mettre de la crème anti-frottement partout et de protéger mes orteils contre les ampoules.
A 8h15, nous partons prendre le bus + métro pour rejoindre l’avenue Foch (les consignes sont sur la zone d’arrivée). Avec la sécurité renforcée, seules les coureurs portant un dossard peuvent accéder à cette zone. Julien m’attend patiemment derrière les barrières. Contrairement à ce que je croyais, le passage aux consignes se fait très vite. L’organisation est vraiment top ! Je fais le traditionnel arrêt aux toilettes. Il y a des points toilettes régulièrement entre l’avenue Foch et les sas de départ. Dans les sas, il y en a aussi mais un très petit nombre. Je vous conseille vraiment d’y aller avant de rentrer dans votre sas.
Après un dernier bisou à Julien que je retrouverai dans quelques kilomètres, je rentre dans mon sas vers 9h40. La météo est au top : soleil et température douce. Il ne fait vraiment pas froid dans le sas surtout en étant serré les uns contre les autres. Les minutes défilent et le départ n’est toujours pas donné…Enfin, je vois la ligne de départ.
Prête pour en découdre avec les 42 km !
A 10h30, mon marathon commence…c’est parti pour 42 km d’aventure ! Le départ se fait calmement, il n’y a pas de bousculade. Contrairement aux courses de plus petites distances, aujourd’hui tout le monde est conscient que notre meilleure alliée est la patience. Je m’applique à prendre mon allure de référence mais ce n’est pas évident vu le monde. Sur les premiers kilomètres, je n’arrête pas de ralentir et d’accélérer pour doubler les autres coureurs. J’essaie de rester concentrée pour ne pas me fatiguer inutilement. Le soleil brille fort sur Paris, la ville est magnifique et étrangement silencieuse. Les Parisiens sont présents pour nous encourager et ça fait chaud au coeur. Je passe le km 5 en 30’43, à quelques secondes près, je suis dans les temps. Cela me rassure. Au premier ravitaillement, j’attrape une bouteille d’eau et un morceau de sucre. Je sais que Julien m’attend au km 7,5 avec mon premier sachet. Je bois doucement quelques gorgées et je garde la bouteille car il commence à faire très chaud. Nous attaquons la douce montée de la rue de Reuilly qui doit nous amener sur l’avenue Daumesnil et le bois de Vincennes. J’aperçois Julien, il me tend mon sachet et me demande “ça va?“. Petit signe de tête pour acquiescer et je me reconcentre sur ma course. La prochaine fois que je verrais Julien, ce sera au km 19.
Le château de Vincennes est en vue. La chaleur est vraiment forte maintenant, j’ai du mal à conserver une bonne allure. Je me verse sur la tête le reste d’eau de ma bouteille pour me rafraichir. J’ai un gros moment de doute entre les km 12 et 15, je me demande si je vais tenir avec cette chaleur… Je passe le portique du 15ème km en 1h35’30. Rapide regard sur mon bracelet Asics, j’ai 5 minutes de retard sur mon timing. Je sais que je ne les rattraperai pas. Paradoxalement, ce retard me rebooste. Je pense à Julien qui m’attend au début de l’avenue de Charenton. Je me remets dans un bon rythme et j’arrive motivée au km 19. Julien me donne mon deuxième sachets et me dit que je m’en sors bien et que ça va allez. Jusqu’au 21ème kilomètre, le parcours est légèrement en pente. Un peu de repos pour les jambes…Je passe le semi-marathon en 2h12 au lieu de 2h07′ j’ai réussi à ne pas prendre plus de retard. Ca y est, je suis à la moitié de ma course. Et oui ma cocotte, ne rêve pas, tu ne t’arrête pas dans 100m ! Dans ma tête, je me répète les prochaines étapes du parcours : au km 25 Etienne m’attend avec l’un de mes ravitaillements, au km 30 Emma et Romain me rejoignent pour courir avec moi et au km 36 mon Julien prend le relais pour m’emmener jusqu’au 40ème kilomètre.
Après le 23ème kilomètre, on arrive sur les quais de Seine. La foule est dense et les encouragements font plaisir. J’arrive même à réaliser une B.A en récupérant le pass Navigo qu’un coureur a fait tomber devant moi. Petite accélération pour lui rendre ce précieux sésame (il faudrait qu’il puisse rentrer chez lui quand même…), un petit sourire de remerciement et chacun reprend sa course. Le soleil, la chaleur, les concerts…l’ambiance est à la fête ! J’aperçois Etienne (ma 3ème étape), il me tends le sachet et me dit que ça va j’ai un bon rythme. J’essaie d’apprécier la beauté de Paris. Oh tiens à gauche, il y a Notre-Dame (merci aux panneaux de l’organisation pour la visite touristique !)! On entame les descentes/montées des tunnels sur les quais. L’ambiance est étrange dans la pénombre des tunnels, les premières crampes arrivent pour certains coureurs…Courage, il reste encore du chemin.
Je vois enfin la Tour Eiffel ! Le km 30 n’est plus très loin, juste après il y a la Maison de la Radio et mes amis. Je passe le fameux mur symbolique des 30 kilomètres en 3h10. Je guette une quelconque baisse soudaine de régime, des crampes, une douleur ??? Rien n’arrive, mes jambes ne sont plus très fraiches mais je vais bien. Rassurée (et oui, je ne me suis pas “mangé le mur” comme on dit 😛 ), je cherche Romain et Emma. Grand signe de main quand je les aperçois, ils me rejoignent sur le parcours. Romain me prend ma bouteille d’eau et me la verse sur la tête (je dois ressembler à une tomate…). On passe le ravitaillement ISOSTAR sans même un regard pour les gobelets collants. Le sol, lui aussi, est collant (ça pègue comme on dirait chez moi !)…pas très sain tout ça.
Dur, dur le faux-plat…
J’attaque vaillamment le faux plat des rues Mirabeau et Molitor en me disant, qu’au delà du 32ème kilomètre, je serais dans l’inconnu total. La présence des mes amis me rassure. Romain me parle, je répond par monosyllabe. On fait la boucle autour de Rolland Garros, beaucoup de coureurs se mettent à marcher et moi je cours toujours ! C’est pas grand chose mais pour le moral ça fait du bien. Au ravitaillement du km 35, je veille à prendre du sucre et une bouteille d’eau. Je sais que derrière, il y a la montée de l’allée de la Fortification qui nous conduira dans le Bois de Boulogne. Je visualise ce qui reste à parcourir. Je vais le faire. Je veux le finir ce marathon.
On arrive enfin au niveau des lacs du Bois de Boulogne et du km 36 (Julien n’est plus très loin, enfin !). J’essaie de ne pas regarder tous les coureurs au bord de la route qui ont des crampes. Je slalom entre ceux qui se mettent à marcher. Romain et Emma passent le relais à Julien. Il reste 6 km avant la ligne d’arrivée ! Je m’enferme dans une bulle, la seule chose qui compte est d’avancer. Je me concentre sur Julien qui court devant moi pour maintenir mon rythme. On passe le km 38 et on attaque la très longue allée de la Reine Marguerite qui est un vrai faux-plat. Je m’applique à courir…”Si tu peux marcher, tu peux courir” me dit Julien. J’ai l’impression de ne plus avancer…mes cuisses sont lourdes…J’essaie de garder une position la plus droite possible pour conserver une bonne foulée mais c’est très dur.
Je passe le 39ème kilomètre. 4h14 que je cours…
Le km 40 est en vu, Julien me dit “tu peux finir en moins de 4h40 !“. Je m’accroche à ce nouvel objectif. Je puise dans mes réserves d’énergie (ah bon, il m’en reste encore ???) et j’augmente mon rythme. On passe le km 40, Julien “m’abandonne”, il doit rejoindre la ligne d’arrivée. J’essaie de ne pas paniquer, je suis seule face à moi-même maintenant. J’arrive au 41ème kilomètre, des panneaux nous indiquent que l’on va être pris en photo. Je me dit qu’elle ne va pas être top. J’ai l’impression que j’accélère, mes jambes me paraissent plus légères. On arrive en vue de la Porte Dauphine, il y a beaucoup de supporteurs. Les encouragements sont super et nous donnent la force de finir. J’arrive même à faire des “have five” avec des mini-supporteurs !
Ca se voit pas trop mais je suis hyper heureuse de voir la ligne d’arrivée !
Je passe le km 42, il reste 200 m. Je sprinte (enfin j’en ai l’impression). Je suis concentrée sur l’arche, je ne vois même pas Emma et Romain qui sont sur le bord de la ligne d’arrivée. ENFIN, je franchie la ligne en 4h38. Un bénévole me félicite “Bravo Tatiana, tu l’as fait !“, je souris et je pleure en même temps. Trop d’émotion…Je marche lentement tout droit pour récupérer mon t-shirt Finisher et ma médaille. Oui, on l’a bien mérité ! Petite pause au niveau des ravitaillements pour attraper une banane et une bouteille d’eau. J’ai envie de m’asseoir et de mettre mes jambes en l’air mais il faut d’abord que je récupère mon sac à la consigne et que je rejoigne Julien à la sortie E. Pourquoi je lui ai dit E ??? C’est loin…
Une fois Julien rejoint, je me pose par terre et il m’étire les mollets. Quelqu’un aurait-il des jambes à me prêter ? Je suis contente car aucune douleur suspecte ne se fait sentir et mon genou ne s’est pas manifesté pendant la course (merci à mon kiné pour la pose du tape). Je réalise petit à petit (les fesses dans la terre) que je suis MARATHONIENNE ! Je l’ai fait, j’ai remporté mon challenge. J’ai fini en courant du début à la fin du parcours 🙂 .
Je veux m’asseoir !!!
Joie et fierté ! Je m’étais imaginé tellement de chose sur le marathon. Mais finalement, le mental est aussi important que le physique (voir plus sur la fin de la course). L’important est d’y croire jusqu’au bout et d’être concentrée sur son objectif. Petite fierté supplémentaire, j’ai couru ces 42 km sans gels, ni boissons énergétiques 🙂 .
Maintenant, je peux répondre à la fameuse question “tu es prête ?“. Avant le 3 avril dernier, je répondais “Je te dirais ça dimanche prochain. J’ai suivi ma préparation et j’ai fait mon maximum.” Aujourd’hui, je peux dire que j’étais prête pour ce challenge avec moi-même. Ce qui est vraiment incroyable, c’est qu’il y a à peine un peu plus d’un an, je reprenais sérieusement le running. Cap du marathon passé trop vite, certains le diront, pour moi ce défi était nécessaire. Je me suis créer un programme d’entrainement grâce à mes différentes lectures (certainement pas parfait mais l’objectif a été atteint, non ? ), j’ai pris conseil après d’autres sportifs et je me suis fait suivre sur le plan médical. Je suis novice en running, mais avec la motivation et un minimum de sérieux dans l’entrainement, tout est réalisable. Réussir ce marathon m’a donné envie de construire encore plus ma pratique sportive et de remporter de nouveaux challenges !
Je m’arrête là…mais j’aurais encore beaucoup de choses à raconter ! Je ferais un article sur ma préparation plus tard.
Je remercie encore mille fois toutes les personnes qui m’ont encouragé pour ce défi. Une pensée particulière à mes amis, ma famille et mon chéri qui ont été au top !
Et vous, une envie de vous mesurer à cette distance ? Le challenge vous tente ?
4 comments
super événement, ça me donne vraiment envie de me lancer pour l’année prochaine
C’est vraiment magique. Si tu es vraiment décidée, je peux que te conseiller de franchir le pas. C’est une expérience sportive et humaine unique 🙂
Bonjour !
J’ai également participé au marathon de Paris (mon premier !) cette année et lire ton article m’a replongée dans l’effervescence de l’évènement: émotionnel, la joie de passer la ligne d’arrivée, l’énergie des supporters qui rebooste le moral, etc.
Tout comme toi, beaucoup de personnes ont pensé que je n’arriverai sans doute pas jusqu’au bout ou même, m’ont déconseillé de le faire (car j’avais développé des périostites dès le début de mon plan entrainement), mais têtue comme je suis, j’ai voulu poursuivre, même si mon plan d’entrainement en aura finalement pris un coup et que je n’aurais jamais pu le suivre à la lettre. Mais je ne voulais pas croire que je ne pouvais pas, malgré mes blessures, m’aligner sur la ligne de départ … et terminer ce marathon ! Car comme toi, tout cela était un challenge personnel de me dire que j’étais capable. Je voulais le faire avant tout pour moi, quoiqu’ils disent ou pensent.
Ce 3 avril 2016, même si l’objectif de terminer le marathon a été atteint, je suis restée (encore un peu) déçue de mon chrono (en plus de 6 heures). Mais avec le recul, je me rends compte du chemin parcouru. Avec mes blessures, je n’ai couru que 125 km dans ma préparation, tandis que d’autres ont couru 6 voire 8 fois plus. C’est pour cela que je dois donc m’estimer chanceuse d’en être arrivée là, contrairement à ceux qui n’ont pas pu (qui se sont fait surprendre par le soleil ou qui ont été contraints de s’arrêter).
Une fois le marathon terminé, c’est une grande joie de partager ce moment avec ses amis et ses proches et se rendre compte de leur fierté ! Mention spéciale à tes amis et ton compagnon qui t’ont soutenue le long du trajet 🙂
Encore merci pour le partage de ton récit et bien sûr, encore félicitation ! Peut-être un prochain marathon de prévu 🙂 ?
Bonjour Sophie !
Merci beaucoup pour ton retour d’expérience. Je suis heureuse que les émotions que j’ai partagé dans l’article te rappellent le chemin que tu as du parcourir pour franchir la ligne d’arrivée. C’est génial que tu es réussi à t’entrainer malgré les blessures et le scepticisme de certain. Un marathon ça forge le mental! J’espère que tu va pouvoir prendre le temps de te soigner pour ensuite remporter encore d’autre challenge 🙂
Sois fier de toi et ne regarde pas le chrono.
Pour ma part, mes prochains défis vont être de battre mes RP sur le 10km et le semi. Un autre marathon ? oui, l’année prochaine sûrement.